Résolution Rencontres
Par KaLuoLin le vendredi, février 20 2009, 11:19 - Shanghai Pratique - Lien permanent
Bon, FINI, la solitude a suffisamment pesé. Signe distinctif : l’abus de lecteur mp3 a complètement épuisé votre intérêt pour ces 3000 quelques pièces musicales qui composaient votre registre avant de plier bagages… et jusqu’ici, aucune envie de se convertir à la pop chinoise. Que faire ? Les forums de discussion pour legal aliens animent cet espoir de ranger les écouteurs pour passer à une vie sociale lorsque l’on sort de la maison, mais bien franchement, on ratisse large lorsque le point commun d’un nouveau groupe d’amis-à-l’essai se centre uniquement sur une langue d’usage et des factures de restaurant. Pour vaincre le stress shanghaien, il faut commencer par le facteur humain. Et je me pose la question essentielle : comment se faire de vrais bons contacts ?
Des solutions payantes !
D’accord. Travailler avec des collègues qui comprennent ce que vous dîtes, c’est l’efficacité suprême : on est entouré tous les jours - garanti - et ça rapporte. Mais l’emploi ne solutionne pas tout (voire rien dutout) et à toutes celles et ceux qui sont libres de leur temps, ça peut se compliquer davantage. Ma compassion va particulièrement à celles qui ont suivi leur conjoint sur cette terre promise et qui n’ont pas d’enfants pour les relier au merveilleux monde du terrain de jeux. Oh, et c’est normal d’avoir souvent plus d’intentions que de courage… même dans un H&M bondé de têtes blondes, pas évident d’engager des conversations spontanées, avouez ! (Entre nous, on peut se faire la fleur de blâmer momentanément notre culture d’origine. haha. C’est toujours nettement plus « zone confort » que de se réunir autour d’un vrai prétexte planifié, non ?) Et si c’est comme ça, alors pourquoi ne pas carrément jouer nos forces naturelles ? On y va, je mise sur votre gourmandise et je vous ouvre le menu du shopping-relation !
(20-25 ans) Le Combo Classique
Tous nos combos viennent avec une tranche d’âge. haha. merci. En fait c’est que l’âge importe, surtout lorsqu’il est question d’étudier. Si vous êtes sur la terre du milieu sans avoir eu l’excuse du stage rémunéré, je vous recommande ma première solution, la plus simple et la moins originale qui soit : cours de mandarin intensif dans une université de renom. Tout le monde y a pensé. C’est précisément ce qui met toutes les chances de votre côté. Les grandes universités on les connaît bien : Fudan et Jiaotong en tête de palmarès, aussi Shanghai Normal qui enseigne a de bons groupes de caucasiens (on aime aussi les Japonais et les Coréens, mais on a peur de ne pas pouvoir communiquer), etc. Pour avoir connu plusieurs scénarios, c’est le seul profil d’études qui fournit un échantillonnage respectable de gens à travers lesquels découvrir - façon naturelle - des atomes crochus. Du coup, on a tous besoin de parler mandarin un minimum ici, alors…
Je conseille les programmes universitaires pour la constance de leur qualité, mais je considère aussi à l’opposé que la plupart des écoles privées pour expats ont souvent une intéressante concentration d’aliens sympathiques. Les tarfis n'étant pas les mêmes, on recommande simplement de rester vigilant devant le risque de donner jusqu’au cuir de votre porte-feuille pour des groupes minuscules. (Note de parcours : étudier un max de trois mois au tarif expat et demander les plus grands groupes d’études possible au téléphone. Deux tongxué c’est efficace pour la prof mais c’est socialement inacceptable ! haha.)
(20-45 ans) Le Créatif
Ok ! Les vrais dilemmes. Si comme moi vous êtes étouffés par votre idéalisme, vous voudrez peut-être choisir autre chose que du mandarin. J’ai mis près de deux ans à comprendre qu’il me fallait me lancer directement dans des expériences dont j’avais vraiment envie. Vous avez des aspirations particulières ? Allez-y : dansez la salsa, peignez à la chinoise, organisez des match de tennis, inscrivez-vous au gym. Qui se ressemble s’assemble. C’est déjà plus ciblé que de se donner des rendez-vous au bar ching chang chong parce qu’on parle tous français. Tout personnellement, c’est en cherchant des cours de peinture traditionnelle que j’ai fait la connaissance de la personnalité la plus réjouissante qui m’a été donné de rencontrer ici. Compatibilité totale.
Sportifs ou philosophes de la santé, si vous résidez dans un secteur qui vous permet de croiser un pourcentage encourageant d’extra-terrestres, la partie est gagnée d’avance mes amis !!! Suffit de s’abonner au gym du coin et d’échanger des sourires. Solution gagnante.
Adeptes de night life ? Autant de chance. Les amoureux de la danse ou de l'ambiance lounge ont de quoi choisir. Les artistes contemporains aimeront se rassembler pour des expos nocturnes périodiques, faites une petite recherche de communautés sur Facebook; esprits acérés, idées farfelues, cigarettes et personnalités surprenantes à découvrir.
Aux artistes de jour, mes respects, la route est plus ardue. Je vous encourage à persévérer en matière d’intentions, surtout si vous cherchez des cours d’art et de calligraphie à prix raisonnable. Comment défricher le sentier ? Cognez aux portes des magasins de matériel d’art qui vendent des toiles chinoises : les patrons achètent directement des maîtres et les maîtres aiment généralement enseigner. On peut également se joindre à un maximum de sociétés virtuelles (Facebook propose par exemple Shanghai French People et Shanghai Facebook Get Connected), passer sa commande spéciale et, à force de contacts qui cherchent la même chose que vous, finalement rafler le cours parfait !
La carte qui fait parler
Enfin, avec toutes ces découvertes sociales, il demeure souvent que personne n’arrive à satisfaire « l’obsession de la profondeur viscérale » comme nos amis de longue date. Connaissez-vous une carte d’appel outre-mer au budget quasi inépuisable ? Moi si. Arpentez les grandes universités. Personnellement, c’est à Jiaotong dans une tabagie étudiante qui fait tout juste l’espace d’un garde-robe que j’ai trouvé mon bonheur : on y vend une carte qui vous fera jouir du tarif-minute le plus ridicule de la ville. Budget de 100 yuan l’unité. Qualité sonore optimale. Photo :
Pour moi qui suis Québécoise et qui provient conséquemment d’une culture-téléphone totalement délirante, c’est le rêve réalisé. Bien sûr, Skype est indispensable aussi... avec un petit côté Much Music qui déconcentre potentiellement si on a la caméra, mais bon. haha. La carte, malgré les joies de la technologie, a toujours sa place car elle permet une latitude et un confort traditionnels inégalés : ainsi ça redevient possible d’accomplir ce minimum verbal de trois heures entre amis, comme bon vous semble, quand l’envie vous prend, sans allumer l’écran.
Budget nul ou élevé, on a les moyens par excellence d’alimenter cette chaleur existentielle qui équilibre les activités diurnes. Attention, je ne vous dis pas tout. Le prochain article vous donne mon ultime ressource. D'ici là, EXCELLENT PASSAGE A SHANGHAI.