Le Record des Bedaines
Par KaLuoLin le mardi, juin 3 2008, 11:59 - Shanghai Pratique - Lien permanent
Shanghai a connu un boom : après plus d’une décennie de faibles taux de naissances, l’année du Cochon a marqué l’enregistrement de 20% plus de prénoms que jamais, soit 160 000 nouveaux-nés seulement dans « notre » ville ! Vous l’avez entendu autour de vous, le Cochon représentait ce point de mire du zodiaque qui attirerait la chance. Pas étonnant que l’Asie entière ait retenu ses instincts jusque là, en vue de concevoir au mieux possible la - seule et unique - prunelle de leurs yeux.
En l’honneur de toutes les nouvelles mamans de la ville, je m’apprête à vous léguer quelques-uns des secrets de la tradition chinoise qui viennent soutenir la femme dans son travail biologique le plus fondamental… l’enfantement.
MATERNITÉ
Vous avez une amie chinoise qui est tombée enceinte ? Vous savez déjà que plusieurs tabous régentent le programme de sa maternité. Elle s’interdit probablement l’ordinateur et la télévision, soucieuse du degré subtil des ondes nocives, ou alors elle a acheté chez Carrefour sa jaquette « anti-radiation » pour prolonger ses activités au travail. L’alimentation est devenue centrale et on lui recommande de se gaver. C’est là un aperçu des pratiques courantes que l’on reconnaît généralement au sud du pays mais qui, ô suprise, persistent souvent même dans les métropoles modernes.
Nous avons maintes fois illustré à quel point la médecine chinoise utilise l’alimentation pour obtenir des résultats physiques tangibles. Mais cette fois, il est question de la maternité. Aussi, l’importance de la nourriture n’est pas grande : elle est Superlative !
Diète : les précautions
Physiquement, la femme enceinte a besoin d’un feu digestif fort pour assimiler la nourriture qu’elle doit desormais partager. On dit « feu » et d’ailleurs, celles qui ont déjà maintes fois résolu leurs troubles digestifs avec un verre d’eau chaude savent que le bol alimentaire doit être justement « réchauffé » pour que l’estomac accomplisse mieux sa tâche.
En médecine chinoise, pour la femme enceinte, on dit qu’il faut à tout prix éviter les « natures froides », par exemple, les boissons glacées ou les jus froids. Attention, le concept ne se limite pas uniquement à la température des aliments, mais s’étend jusqu’à leur nature intrinsèque. Par exemple, les légumes aqueux tels que le concombre ou le choux et même les fruits crus, notamment la banane et l’ananas, seraient également devenus nuisibles pour la femme enceinte. Vous avez bien lu. « Nuisibles ». Parce qu’en plus de ralentir la digestion, pour beaucoup, ces aliments de « type froid » contribueraient à une faible circulation sanguine !
Vous en voulez encore ? Les aliments acides. La mangue, par exemple, la lime, l’orange sûre, parfois le lait de coco concentré, sont autant de produits que l’on croît être responsables de désordres allant jusqu’aux saignements. Il faut donc absolument éviter d’acidifier son corps, en plus d’éviter de le refroidir.
À l’inverse du froid, l’excès de « chaleur », induit par le chili, les piments, les épices, les toniques et les spiritueux, s’avèrerait tout aussi négatif. L’abus de piquant serait la cause de maux de têtes et de sudations incommodantes.
La tradition chinoise conseille aussi d’éviter par exemple la citrouille, l’oignon et certains fruits (pour nous exotiques) car étant de nature « vent », ils auraient tendance à causer l’indigestion. Nature « vent ». Oui. ha.ha. Encore une de ces fâcheuses traductions qui vous donnent l’occasion faire de mauvaises blagues.
Une dernière catégorie d’interdiction formelle : les aliments dits « poison ». Traditionnellement, c’est ainsi qu’on qualifie les fruits de mer. Sans congélation et garantie de fraîcheur, les crevettes, crabes et mollusques en tous genres représentaient un danger évident pour la santé et l’on recommande encore aujourd’hui aux futures mamans de ne jouer aucun risque en s’abstenant.
Que faire alors ?
C’est simple. Manger alcalin, doux, tiède ou chaud et manger des produits faciles à digérer forment la première étape de soutien, vu la ressource énergétique immense que demande déjà la maternité. Mais loin d’être complété au moment de l’accouchement, le travail d’une femme prend tout son essor dans les premiers repas qu’elle consommera une fois le bébé dans les bras.